Innermost feelings

L'exposition "innermost feelings" en 2016 met scène des fragments qui incarnent l'étrange latence qui nous habite quant à nos souvenirs de la sphère intime. La dialectique qui s'opère entre photographie, dessins, GIF et peintures s'expérimente comme un montage qui produit des rencontres entre des dormeuses, une femme qui sort de l'eau à la manière de Vénus l'air déterminé, l'usure de la roche des falaises peintes à l'encre de chine sur de grands drapés, des corps suspendus dans un perpétuel mouvement, mais aussi des lieux dessinés d'après ma mémoire, qui en sont alors déformés. La tension entre le conscient et l'inconscient se manifeste dans le dialogue entre l'espace du souvenir, celui du rêve et l'endormissement. Les images deviennent des fantômes qui vont et viennent à la manière de la Ninfa, figure féminine qui hante les tableaux de la Renaissance, venue du passé, passant dans le présent et interrogeant le futur. Ce mouvement latent et répétitif, c'est sensiblement ce que fait l'image dans les GIF : c'est une ritournelle, qui devient ici le motif musical de la berceuse avant l'endormissement.